Le français fond comme la glace du massif du Dolent
Mauro Caniggia Nicolotti • 11 marzo 2020
Le Val d’Aoste... le français fond comme la glace du massif du Dolent
Le long des lignes de partage...
Un étrange voyage, le mien.
Grimpé idéalement autour d’une triple frontière, celle qui passe près du Mont Dolent (3.820 m), le sommet qui divise la France de l’Italie, et les deux de la Suisse. Moi, je préfère considérer cette borne comme un point de rencontre entre la Savoie, la Vallée d’Aoste et le Valais. De ce point naturel, l’œil glisse sur ces trois régions alpines, très similaires - sinon identiques – soit dans leur paysage, soit dans leur culture et leur histoire, mais surtout dans leur propre langue: le français; car dans le passé, ces terres ont été le berceau de cette langue.
Malheureusement dans mon Pays, la Vallée d’Aoste, quand j’essaie de tendre l’oreille autour de moi, cette langue, je l’entends de moins en moins. Dans ces temps modernes, en effet, le français est susceptible de fondre comme la glace du massif du Dolent, lorsqu’en été la chaleur transforme ses neiges en ruisseaux. Mais cette eau qui descend des rochers ne semble plus contribuer à nourrir les gens du Pays, parce que dès qu’elle atteint la plaine d’Aoste, elle sèche sous le souffle du vent qui remonte celle italienne. Le français, donc, s’évapore sous l’effet du sirocco, qui pousse majestueux avec le soutien des vents de l'omologation et de la globalisation.
Aussi, le bilinguisme officiel de la Vallée d'Aoste (réglé par une loi constitutionnelle qui remonte à 1948 et qui aurait dû sauvegarder la langue française dans ce petit coin francophone de la République Italienne), est menacé d’extinction. Le risque évident est un monolinguisme italien.
L’enjeu, c’est un équilibre à trouver à nouveau dans le sillon d’un plus moderne et efficace bilinguisme; une stratégie qui permettra d’enrichir toujours plus les valdôtains. Comment? Par exemple, partager tous ensemble l’esprit de l'identité - l'âme du Pays on pourrait dire - qui n’est pas seulement quelque chose d’historique ou du folklore, mais la clef pour la résolution des défis.(1)
(1) Voici un de mes articles paru le 28 février 2013 sur www.agora-francophone.org; l'article a été révisé et corrigé. Image: montagnes dans le val de Cogne (Vallée d'Aoste).
Le long des lignes de partage...
Un étrange voyage, le mien.
Grimpé idéalement autour d’une triple frontière, celle qui passe près du Mont Dolent (3.820 m), le sommet qui divise la France de l’Italie, et les deux de la Suisse. Moi, je préfère considérer cette borne comme un point de rencontre entre la Savoie, la Vallée d’Aoste et le Valais. De ce point naturel, l’œil glisse sur ces trois régions alpines, très similaires - sinon identiques – soit dans leur paysage, soit dans leur culture et leur histoire, mais surtout dans leur propre langue: le français; car dans le passé, ces terres ont été le berceau de cette langue.
Malheureusement dans mon Pays, la Vallée d’Aoste, quand j’essaie de tendre l’oreille autour de moi, cette langue, je l’entends de moins en moins. Dans ces temps modernes, en effet, le français est susceptible de fondre comme la glace du massif du Dolent, lorsqu’en été la chaleur transforme ses neiges en ruisseaux. Mais cette eau qui descend des rochers ne semble plus contribuer à nourrir les gens du Pays, parce que dès qu’elle atteint la plaine d’Aoste, elle sèche sous le souffle du vent qui remonte celle italienne. Le français, donc, s’évapore sous l’effet du sirocco, qui pousse majestueux avec le soutien des vents de l'omologation et de la globalisation.
Aussi, le bilinguisme officiel de la Vallée d'Aoste (réglé par une loi constitutionnelle qui remonte à 1948 et qui aurait dû sauvegarder la langue française dans ce petit coin francophone de la République Italienne), est menacé d’extinction. Le risque évident est un monolinguisme italien.
L’enjeu, c’est un équilibre à trouver à nouveau dans le sillon d’un plus moderne et efficace bilinguisme; une stratégie qui permettra d’enrichir toujours plus les valdôtains. Comment? Par exemple, partager tous ensemble l’esprit de l'identité - l'âme du Pays on pourrait dire - qui n’est pas seulement quelque chose d’historique ou du folklore, mais la clef pour la résolution des défis.(1)
(1) Voici un de mes articles paru le 28 février 2013 sur www.agora-francophone.org; l'article a été révisé et corrigé. Image: montagnes dans le val de Cogne (Vallée d'Aoste).